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"Vous êtes formidables" : une technique contre l’anxiété… bien plus puissante que la pensée positive !

Anxiété et prise de parole en public

En 2007, j'étais encore une personne anxieuse et qui manquait de confiance en soi mais, étant (dans une autre vie) musicien, je devais monter souvent sur scène et, cette fois-ci, devant plusieurs centaines de personnes ! 😱😱😱 Rien qu’à l’idée de monter sur scène, mon cœur s’emballait, mes mains tremblaient, et mon esprit s’embrouillait... avec une satanée boule au ventre !


Ce jour-là, un ami m’a soufflé une phrase simple :👉 « Quand tu montes sur scène, ne pense pas à toi. Répète-toi dans ta tête, ou dis-le à voix haute : Vous êtes merveilleux. Vous êtes formidables. Vous êtes magiques. »


Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que cette pratique allait beaucoup m'aider ! Non pas parce qu’elle m’a “boosté” comme un slogan de lessive ou de développement personnel, mais parce qu’elle m’a reconnecté à quelque chose de beaucoup plus puissant que la pensée positive : la connexion sociale et le focus externe.



💭 Pourquoi la pensée positive peut parfois aggraver l’anxiété

La pensée positive a longtemps été vue comme une solution miracle : “Pense positif et tout ira bien.” Pourtant, de nombreuses recherches en psychologie montrent qu’elle peut être contre-productive, surtout chez les personnes anxieuses.


🔎 Ce que disent les études :

  • Se répéter des affirmations positives irréalistes du type “Je suis confiant, je vais y arriver” peut augmenter le mal-être chez les personnes qui ne les croient pas intérieurement (Wood et al., 2009).

  • L’écart entre ce que l’on se dit et ce que l’on ressent réellement peut renforcer la dissonance cognitive, et donc, l’autocritique ou le sentiment d’échec.


➡️ En d’autres termes, se dire “Je suis extraordinaire” quand on est en panique… peut aggraver notre mal-être !



🎯 Ce que j’ai fait ce jour-là : un recentrage vers l’autre

En répétant “Vous êtes merveilleux ! Vous êtes formidables ! Vous êtes magiques !”, je ne cherchais pas à me convaincre que j’étais prêt. Je déplaçais simplement mon attention. Je passais de mon propre stress… à la relation avec le public.


Et cette bascule a tout changé :

  • Mon corps s’est détendu,

  • Mon esprit s’est clarifié,

  • (Et j'ai même commencé à m'amuser !)


Sans le savoir, je venais d’appliquer un principe connu en psychologie contemporaine :👉 le déplacement de l’attention du soi vers l’autre pour réduire l’anxiété.



🧠 Ce que dit la science : se focaliser sur l’autre diminue l’autofocalisation anxieuse

De nombreuses études ont montré que l’anxiété sociale (comme celle que l’on ressent avant de prendre la parole) est fortement liée à l’auto-focalisation : le fait de surveiller ses propres signes de stress (battements du cœur, voix tremblante, mains moites…).


🔬 Clark & Wells (1995), dans leur modèle de l’anxiété sociale, expliquent que :

“Plus une personne porte son attention sur elle-même dans une situation sociale, plus son anxiété augmente.”

📉 À l’inverse, se concentrer sur l’environnement ou les autres (le public, l’espace, les visages bienveillants) permet :

  • de réduire l’hypervigilance interne,

  • d’activer un état de présence plus stable,

  • et de reconnecter au lien social, ce qui diminue l’activité de l’amygdale (régulation de la peur).



💬 Et les mots “vous êtes formidables” dans tout ça ?

Ce que j’ai prononcé n’était pas une incantation magique, mais un ancrage émotionnel. En parlant au public de cette manière :

  • Je changeais mon monologue intérieur (“je vais me planter”) en un dialogue tourné vers l’autre.

  • Je créais une intention de lien, de chaleur, de reconnaissance — même symbolique.

  • Je me positionnais dans une dynamique de don, ce qui diminue la perception de menace.


🔎 Ce que montrent les recherches :

  • L’expression de gratitude, de reconnaissance ou d’admiration envers les autres active les circuits neuronaux liés à la sécurité et à la régulation émotionnelle (Longe et al., 2010).

  • Le fait de verbaliser une appréciation sincère (même symbolique) augmente l’estime de soi et diminue la rumination (Fredrickson, 2004).



✨ Ce n’est pas de la pensée positive… c’est de la régulation attentionnelle et sociale

La clé n’est pas de penser qu’on est fabuleux, mais de ne plus chercher à l’être en permanence. C’est là toute la différence.


La pensée positive égocentrée (“Je suis le meilleur”) peut renforcer l’égo et donc la peur de l’échec. La pensée relationnelle et bienveillante (“Vous êtes merveilleux”) nous sort de nous-mêmes.


Elle désamorce le stress en reconnectant avec :

  • L’intention de lien (ce que je veux transmettre)

  • L’ouverture à l’autre (ce que je perçois chez eux)

  • La régulation émotionnelle par l’attention externe



🧭 Ce que vous pouvez tester dès aujourd’hui

Si vous êtes sujet à l’anxiété avant une prise de parole, un rendez-vous ou une situation stressante, vous pouvez expérimenter cette technique très simple :

  1. Juste avant de parler, portez votre attention sur les personnes en face de vous.

  2. Mentalement, répétez une phrase du type :

    • “Je suis heureux de pouvoir leur parler.”

    • “Ils sont intéressants, humains, réceptifs.”

    • “Vous êtes formidables.” (si cela vous parle !)

  3. Ressentez l’effet dans votre corps. Observez ce qui change.


Ce que vous faites là, c’est reprogrammer votre attention. Et avec elle, votre système nerveux.



🔚 En conclusion : un apprentissage simple, mais transformateur

Ce que j’ai appris ce jour-là, c’est que l’on peut transformer son état intérieur sans s’imposer une pensée positive forcée. Il suffit parfois d’un changement d’intention, d’une connexion à l’autre, d’une phrase tournée vers le lien.


Aujourd’hui encore, même si ça ne m'arrive plus très souvent de jouer sur scène, je me rappelle avant de monter automatiquement cette pratique. Pas comme un mantra magique, mais comme un point d’ancrage relationnel.


Et si vous êtes de ceux qui cherchent à être moins stressés, plus présents, plus sereins face aux autres :👉 N’essayez pas de vous convaincre que tout va bien.Essayez plutôt de vous reconnecter à ceux qui vous écoutent.

Car c’est dans la relation — et non dans l’auto-suggestion — que se cachent souvent les plus grandes ressources.

 
 
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